34 Musique (s) Jazz, (s) Blues, (s) Soul (s)

L'existence même d'un tel enregistrement et sa découverte totalement inattendue plus d'une décennie après sa création n'est rien moins qu'une sensation. Depuis le début des années 1990, Svensson a concentré la quasitotalité de son énergie créatrice et de ses activités d'enregistrement sur son travail avec e.s.t.. Ainsi, ces nouveaux enregistrements ne sont pas seulement les premiers, mais pratiquement les seuls à montrer Svensson dans un cadre autre que celui du trio : intime, concentré et complètement seul avec lui-même. Les enregistrements pour Home.s ont été réalisés quelques semaines seulement avant la mort soudaine d'Esbjörn Svensson le 14 juin 2008. Svensson a enregistré la musique dans sa maison suédoise. Pendant près de dix ans, l'album est resté intact dans les archives personnelles de sa femme Eva.

On ne présente plus Shabaka Hutchings, acteur omniprésent de la scène jazz expérimentale londonienne en pleine ébullition. Quand il ne sévit pas avec sa formation Shabaka and The Ancestors ou son quartet Sons of Kemet, le saxophoniste et clarinettiste trentenaire aime s'aventurer aux confins d'un jazz cosmique avec son trio extraterrestre The comet is coming. Dans ces tempêtes de groove interstellaires, il prend le nom de King Shabaka et s'entoure du batteur Maxwell Hallett (Betamax Killer) et du claviériste Dan Leavers (Danalogue The Conqueror).

Avec Eivind Aarset, Wetle Holte, Erland Dahlen et Audun Erlien, l'album ne déroge pas à la règle en ce qui concerne la qualité de la composition. Mais sur le plan sonore et textuel ? Cet album présente des sons et des techniques de guitare plus traditionnels que ceux que l'on peut trouver sur la quasi-totalité de ses albums précédents, tout en incorporant ses manipulations tonales caractéristiques qui rendent le son de la guitare presque méconnaissable. L'album parcourt toute la gamme des possibilités sonores de l'instrument, des sonorités de Joe Pass aux nappes sonores ambiantes, des déchirures foudroyantes aux bruits et signaux contrôlés. Le groupe est complété par Jan Bang et John Derek Bishop sur plusieurs morceaux, et Arve Henriksen sur un.

Olor dégage un monde onirique, où rêves et réalités se rejoignent pour faire danser les âmes mélancoliques d’enfants qui n’en sont plus.
Le duo nous emporte en douceur vers une succession de paysages voilés, de tableaux de brume chaude. L’on y suit les aventures de la voix claire d’Agathe, comme une caresse aux effluves de sagesse. On la sent voguer en toute quiétude sur des océans de plénitudes, offerts par les myriades de sons qui pleuvent des claviers de Simon.
Derrière les formes et les couleurs, on décèle une invitation au voyage immobile, au calme contemplatif.

Retrouvez les plus beaux titres du "Kid de Minneapolis" par les grands du jazz avec une sélection réalisée par Lionel Eskenazi, journaliste chez Jazz Magazine.

On a tous besoin d'un repaire dans la vie, d'un endroit pour se ressourcer, surtout quand on vit comme une bande de pirates. Ce lieu existe pour les fans de rock de la banlieue sud de Paris : la mythique salle de concert Le Plan à Ris Orangis. Dès son ouverture, en 1984, le ton était donné avec Little Bob Story fer de lance du "rock d'ici". Dans cette petite salle de cent cinquante places, on pouvait boire, manger, et même fumer, en assistant aux performances des légendaires The Ramones, Motörhead, Inmates. C'est là que les futurs membres des Shaggy Dogs ont fait le plein de sensations fortes, en prenant de grosses claques musicales. Ils ont vite fait de se retrouver avec des guitares autour du cou pour reprendre à leur tour quelques hymnes sauvagement rock'n'roll. Les Shaggy Dogs se sont fait les crocs en participant à un premier disque "Tribute to Lee Brilleaux" en hommage au leader de Dr. Feelgood. L'aventure était lancée, en portant le flambeau d'un rock sincère et énergique. Depuis, nos "Pub Rockers Class Heroes" n'ont de cesse d'entretenir une cuvée rhythm'n' bluessoul-rockabilly tirée du même fût de bière que leur héros. Sept albums plus tard, et des tournées partout en France, en Europe, au Canada et même au Japon, la meute est plus mordante que jamais.

Déjà 20 ans de carrière, 8 albums, une nomination aux Grammy Awards et 5 prix aux W.C. Handy Awards à l'actif de la jeune et belle Shemekia, fille du légendaire Johnny Copeland. A force de travail, celle qui aurait pu se faire clouer au pilori de la critique pour être "la fille de" Johnny Copeland s'est imposée comme l'une des grandes voix féminines. Née à Harlem, New York, le 10 avril 1979, c'est une véritable petite bombe qui avait éclaté à 19 ans dans l'univers du blues et de la soul avec 'Turn The Heat Up', son premier album avec une voix digne d'Etta James et Koko Taylor réunies. Depuis elle a confirmé qu'elle était désormais non seulement l'une des grandes voix mais aussi l'une des grandes Dames du blues. Ce nouvel album ne déroge aux règles qui ont fait ses succès précédents. Son dernier album datant d'il y a tout juste 3 Ans, déjà. A noter la participation de John Prine, Mary Gauthier, Emmylou Harris, Steve Cropper, Will Kimbrough. Cet album est composé de 9 nouvelles chansons mais aussi de reprises de The Kinks et Johnny Copeland. Ainsi qu'un titre traditionnel (Go To Sleepy Little Baby).

John lee Hooker était son oncle et l'a recueilli quand il était adolescent. Aujourd'hui Archie raconte son blues et l'histoire de la famille ! J'ai quitté les plantations du Mississippi à 13 ans pour gagner le nord par la route 49 attiré par les lumières de la grande cité, Memphis, Tennessee. Mais ma rencontre avec le blues s'est réellement produite en 1989 quand j'ai déménagé chez mon oncle John Lee, le "Boogieman" en personne...

Il y a quarante ans, deux jeunes Néerlandais ont décidé d'unir leurs forces et de former un groupe de blues acoustique. Le duo Greyhound est né. Sjoerd Heijda (voix, guitares et parfois piano ou mandoline) et Klaas Vermeulen (harmonica) ont plongé dans le riche héritage du blues afro-américain classique et ont interprété des chansons écrites par Big Bill Broonzy, Tarney Slim, Sonny Terry et Brownie McGhee et Jim Brewer. Ils ont également commencé à créer leurs propres chansons. Bientôt, ils ont joué partout aux Pays-Bas et ils ont même signé un contrat d'enregistrement. Ils n'ont jamais fini cet album pour des raisons personnelles et ont finalement perdu la vue l'un de l'autre pendant un certain temps. Les deux sont restés actifs dans une variété de paramètres musicaux. En 1995, ils ont contribué à quatre chansons pour "No Less Than Wireless", une anthologie de blues acoustiques aux Pays-Bas. Sjoerd a ouvert pour Marianne Faithfull au Carré d'Amsterdam et Klaas a joué dans d'innombrables festivals de blues, y compris le North Sea Jazz, le Ribs & Blues et le Drijf-In Blues. En 2013, ils ont voyagé à travers les états-Unis à la recherche de blues et de musique. Pendant ce voyage, ils ont décidé d'enregistrer leur premier album complet ensemble. Juste après un deuxième voyage aux états-Unis quatre ans plus tard, ils ont commencé à travailler sur cet album. Cette même année, ils ont tous deux fêté leur 60e anniversaire. Après quatre décennies, voici le premier album de Greyhound. Je suis sûr que vous serez d'accord que cela valait la peine d'attendre.

Cécile McLorin Salvant, formidable chanteuse de 27 ans, s'est révélée au grand public avec l'album Woman Child en 2013. Son second album, For One To Love, a confirmé tous les espoirs placés en elle et a été élu "Album de Jazz Vocal de l'Année" en 2016 aux prestigieux Grammy Awards. La chanteuse, très prolifique, nous revient au disque avec un double album constitué de compositions et de reprises qui explorent souvent le thème des relations interpersonnelles et affichent la forte personnalité de Cécile, sa vive intelligence, son humour, sa lucidité et un romantisme absolu. Ce n'est pas la puissance, ni le timbre, ni l'amplitude, qui émerveillent, mais plutôt la maîtrise vocale et stylistique sidérantes pour une si jeune chanteuse. Ce "growl" (le soufflé chanté), ce rubato, cette technique vocale impressionnante, Cécile en fait usage avec un sourire et une simplicité désarmants. Une partie des titres a d’ailleurs été gravée dans des conditions de concert au sein de la Mecque du Jazz, le Village Vanguard de New York, ce qui ne manque pas de sidérer tant l'interprétation de Cécile et la qualité de l’enregistrement sont étincelantes. Le groupe balance, swingue, comme suspendu aux cris, à la voix rageuse, endiablée ou enjôleuse de la chanteuse franco-américaine. Ce qui emporte l'adhésion, c'est bien cette voix aux chatoiements infinis, capable à chaque fois de donner une vraie personnalité à un texte : des aigus frémissants et des graves qui remuent l’âme, le tout livré avec grâce et style. Artiste «totale», Cécile pratique aussi les arts visuels et l’illustration comme en témoigne le superbe packaging entièrement conçu et écrit à la main par la chanteuse ! On retrouve tout au long de ce double album le trio qui accompagne régulièrement Cécile, avec l'excellent pianiste Aaron Diehl. La participa-tion d’un quintette à cordes ainsi que celle du pianiste Sullivan Fortner à quelques titres contribuent également à cette belle réussite artistique. Un album qui confirme le talent unique de Cécile McLorin Salvant, époustouflante chanteuse à l'orée d'une carrière exceptionnelle.

Depuis son plus jeune âge, Anne Paceo a toujours été attirée par les musiques dites du monde, que ça soit d'Afrique de l'Ouest, d'Amérique du Sud, ou d'Asie du Sud-Est. Dans sa musique, on peut retrouver ces influences venues d'ailleurs, son écriture se nourrit de voyages, de rencontres, de lieux à travers le monde, d'émotions.

1er album d'Olivia Gay. "Horizons" est une rencontre entre la violoncelliste et trois compositeurs contemporains : Philippe Hersant, Pèteris Vasks et Thierry Maillard. Au programme, des concertos pour violoncelle peu interprétés : le Concerto n°1 de Philippe Hersant (1989), le Concerto n°1 de Pèteris Vasks (1994) et enfin Arckepek de Thierry Maillard (2014), écrit pour elle. Ils jouent avec des effectifs différents : de l'orchestre de chambre à la grande formation, créant ainsi trois horizons et trois climats.

Cette réédition remasterisée comprend 27 titres studio de Muddy Waters, accompagné de musiciens de renom comme Little Walter, James Cotton, Willie Dixon, Jimmy Rogers... La crème des tubes du guitariste, enregistrés pour le label Chess Records entre 1956 et 1962. La sélection inclut des titres tels que "Got My Mojo Working", "Double Trouble", "Real love"... Autant de morceaux qui ont permis de définir la nature exacte du Chicago Blues.

Jorja Smith a débuté en 2016 avec "Blue Lights", son 1er single salué unanimement. En 2017, elle a accompagné Bruno Mars dans sa tournée américaine, a travaillé avec Drake ("More Life") et a co-écrit avec Kendrick Lamar "I Am" - son single pour la BO de "Black Panther". Elle a commencé 2018 en remportant le BRITs Critics' Choice Award avant de sortir un single inédit, "Let me down". Peu après, elle s'est lancée dans sa troisième tournée sold out en Angleterre. "Lost and found" son 1er album est un manifeste artistique, fruit de 2 ans de travail de Jorja Smith qui va fêter ses 21 ans. Dans lequel elle mêle esprit pop, un charisme étincelant et une façon singulière de raconter des histoires.

Après avoir étudié avec révérence la musique d'Otis Redding et d'Etta James, après une tournée éreintante et après avoir perdu quatre membres de sa famille en l'espace de quelques années, Dana Fuchs a enregistré son nouvel album à Memphis, un exutoir pour sortir de l'obscurité. Avec son partenaire musical Jon Diamond, elle réalise Love Lives On, son album blues le plus influencé par la soul, sur lequel on trouve la participation du songwriter Scott Sharrard (Gregg Allman) et de superbes reprises d'Otis Redding et de Johnny Cash...