Tony Allen vient de réaliser un rêve d'enfant. Il assure même qu'avec The Source, douzième opus de sa discographie, il a enregistré le disque de sa vie. Il n'est pas anodin qu'un musicien de 76 ans dont la carrière s'étale sur plus de 50 ans et dénombre des centaines d'enregistrements en studio, fasse un tel aveu Premier album du batteur nigérian pour le prestigieux label Blue Note, The Source symbolise peut être mieux qu'aucune autre référence du catalogue à la fois l'âge classique du label et son présent innovant. L'enregistrement de l'album s'est fait sur bandes analogiques et autour de Tony sont réunis quelques-uns des meilleurs musiciens d'une scène que l'on peine à étiqueter jazz tant elle se caractérise avant tout par sa mobilité et sa créativité . Au total 11 pointures, dont 5 cuivres, ont participé à l'enregistrement de The Source. Plus un guest de marque, Damon Albarn. Les meilleurs albums nous racontent toujours une histoire. Celui-ci nous fait remonter à la source de l'art musical de Tony Allen, autrement dit le Nigéria de la seconde moitié du 20ème siècle ou Tony Odalipo Allen, écoute des disques de ses maîtres américains, Art Blakey, Max Roach, Kenny Clarke, éminents batteurs de l'ère du Be Bop et du Hard Bop. Dans ce contexte particulier, le mot "source" prend une valeur polysémique. Car ici, il peut s'agir d'un "retour à la source" comme de la mise en relation avec une "source sonore". Cette dimension est cruciale tant cet album brille par la variété de ses timbres et la diversité de ses couleurs.